Les analystes politiques s’accordent pour reconnaître la qualité de la campagne de François-Xavier Bellamy. Sa maîtrise des dossiers, son courage face aux blocages étudiants, et ses dénonciations des inégalités médiatiques sont largement salués. Pourtant, malgré ces efforts, il peine à convaincre dans les sondages. Pourquoi ?
François-Xavier Bellamy : un échec annoncé dans les sondages
Bellamy a constamment reproché au Rassemblement national de n’avoir « pas déplacé une virgule dans un seul texte » de loi européen. Cette critique pourrait offrir une piste d’explication. Il défend l’idée que l’influence sur notre avenir passe par une participation active et sérieuse aux institutions européennes.
En soulignant son propre bilan, Bellamy se distingue en affirmant qu’il n’a pas seulement modifié des virgules, mais qu’il a réussi à obtenir des changements significatifs, comme la fin de la promotion du voile islamique par l’Union européenne. Il se présente ainsi comme le seul capable de véritablement influencer les décisions européennes, arguant que l’engagement sérieux dans les institutions est essentiel pour agir sur notre destin.
Cependant, cette stratégie semble se retourner contre lui. En effet, d’autres partis politiques, de La France insoumise à Renaissance en passant par les Verts et les socialistes, ont repris à leur compte l’argument que le RN ne faisait rien au Parlement européen. Bellamy se retrouve ainsi associé à un « arc européiste » partageant l’idée que la solution réside dans la modification patiente des politiques européennes, amendement par amendement.
François-Xavier Bellamy : échec annoncé des LR ( Les Républicains ) aux élections Européennes.
Ce message, bien que répété par divers partis, n’a pas réussi à freiner la progression du RN dans l’opinion publique. Pour de nombreux Français, il est trop tard pour espérer un changement significatif de l’Union européenne de l’intérieur. Ils perçoivent le Parlement européen comme un géant bureaucratique impuissant et ne croient plus aux promesses de réforme graduelle.
Ce sentiment de scepticisme est amplifié par une profonde déception démocratique et identitaire. Les anciens électeurs de droite, désormais séduits par le RN, ne se laissent plus convaincre par les discours sur la compétence européenne. Pour eux, ce qu’il faut, ce n’est pas des modifications marginales des textes européens, mais une rupture avec des règlements et directives perçus comme étrangers et imposés.
Bellamy n’a pas saisi l’ampleur de ce sentiment de dépossession parmi les électeurs de droite. En insistant sur la compétence européenne, il n’a pas su les ramener dans le giron des Républicains. Cette fracture semble irréversible, laissant l’électorat populaire de droite définitivement acquis au RN.
La campagne de Bellamy, bien que solide et bien argumentée, a manqué de résonance auprès des électeurs, illustrant la difficulté des partis traditionnels à s’adapter aux nouvelles dynamiques politiques et aux attentes changeantes de l’électorat français.
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