Nouvelle-Calédonie : le FLNKS exige de Macron l’abandon explicite de la réforme constitutionnelle
Le Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS) a demandé ce vendredi 31 mai au président Emmanuel Macron d’annoncer explicitement l’abandon du projet de réforme constitutionnelle qui a déclenché une crise majeure en Nouvelle-Calédonie. Ce projet controversé, visant à élargir le corps électoral local, a conduit à des émeutes violentes depuis le 13 mai, causant la mort de sept personnes, dont deux gendarmes, et faisant des centaines de blessés.
Une demande de clarté de la part du FLNKS
Dans un communiqué publié le 3 juin, le FLNKS a exhorté Emmanuel Macron à être clair dans ses propos et à déclarer qu’il ne convoquera pas le Congrès pour voter le projet de réforme constitutionnelle. Le mouvement indépendantiste considère que les déclarations du président, affirmant qu’il ne voulait pas « passer en force », sont insuffisantes et incomprises sur le terrain.
Des violences persistantes malgré le déploiement des forces de l’ordre
Malgré un important déploiement des forces de l’ordre, la tension reste palpable en Nouvelle-Calédonie. Des blocages routiers persistent, malgré les appels du FLNKS à desserrer l’étau sur les principaux axes de circulation. Les violences, accompagnées de pillages et de dégradations, ont éclaté après le vote de la réforme électorale par le Parlement à Paris. Cette réforme prévoit l’ajout de 14% d’électeurs supplémentaires, dont une partie doit répondre à une condition de dix ans de résidence, ce que les indépendantistes jugent comme une marginalisation de la population kanak.
Un appel à la reprise du dialogue
Pour désamorcer la situation, le FLNKS demande à Emmanuel Macron de renoncer clairement à la réforme constitutionnelle. Selon le mouvement, une telle annonce permettrait d’apaiser les tensions et de reprendre les discussions sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie.
La réponse d’Emmanuel Macron et les prochaines étapes en Nouvelle-Calédonie
Lors de sa visite surprise en Nouvelle-Calédonie le 23 mai, Emmanuel Macron n’a pas évoqué le retrait de la réforme. Il a cependant promis de ne pas imposer cette réforme de force et a lancé une mission d’experts pour réactiver le dialogue avec les indépendantistes. Il a également évoqué la possibilité d’un référendum sur la question, bien qu’il ait nuancé ses propos par la suite.
Malgré le retour partiel de l’ordre à Nouméa, des barrages routiers subsistent et les militants indépendantistes restent déterminés. L’aéroport international est fermé jusqu’à nouvel ordre et un couvre-feu nocturne est en vigueur sur l’ensemble du territoire jusqu’au 10 juin.
La Nouvelle-Calédonie, avec ses 270 000 habitants, poursuit son processus d’émancipation de la tutelle française depuis 1998.
Crédit Theo Rouby / AFP